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Par la prunelle de tes mots

Par la prunelle de tes mots
23 février 2008

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La fin serait d'être sans fin.

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23 février 2008

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Bientôt ce fut un roman : Les estropiés. Les fantômes de leur vie y dévoilaient leurs infirmités, les os cassés des existences.

A la fin, le narrateur échouait à raconter le monde à l'aveugle qu'il aimait.
Les pages étaient d'ombres, la chambre d'isolement, et la nuit d'attente.
Les amants, au bas d'un poème déliaient leurs mains et disparaissaient dans le fond sans teint de reflets amnésiques.

31 janvier 2008

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H_Les_Evades

Elle : N'avais-je pas de lieu ? Pas un recoin de ta vie où je pouvais me glisser, comme un secret au creux de ton oreille. Presque transparente, une fraîcheur dans le fond de l'air, un bruissement, à peine une existence ? N'y avait t-il pas une place pour notre mystère, une toile pour notre noir ? N'y avait-il pas un silence où dire nos dernières errances?
Lui : Le cerisier est toujours là. Regarde. On dirait qu'il attendait la scène. Là bien avant nous. Là à regarder les hommes s'étreindre, puis s'entretuer, dans le même élan d'amour. Je me souviens... ta robe de printemps... la pâleur des visages... le même blanc... sur ma palette... J'aurais passé ma vie à le chercher, le blanc de ce cerisier en fleurs.
          

                                                                     (...)


Elle : Pourquoi avoir fait mourir nos métaphores ? Nous n'avions qu'à peine lu... C'était alors qu'il fallait écrire. Aujourd'hui, ça n'a plus de sens. Le langage s'est humilié dans nos adieux.

Lui : C'est comme le blanc. Ca naît du noir, ça tourne au gris. Ca n'est jamais tout à fait blanc. Pour peu que l'on s'y arrête, nos instants de pur blanc sont tout ce qu'il y a de plus rares. L'amour ?
C'est ainsi que nous voudrions appeler les choses…
La littérature s'arrête à l'endroit de ce blanc. Contre l'impossibilité de dire... qui nous condamne toute notre vie, à parler.

23 janvier 2008

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GOLDIN


Il fait encore jour sur les visages.
Mais la vie, désormais, concerne les solitudes. On a abstrait l’être de son union.
Ce n’est pas une nudité d’après l’amour. C’est un appauvrissement des chairs.  Ils ont perdu quelque chose dans l’alliance.
Dépouillée l’austérité.
Arrachés les linges du silence.
Plus seuls après qu’avant.

Devant ses yeux, on voudrait imaginer un paysage, un rêve, une nostalgie. Mais la lumière au mur prolonge le vide, le halo fragile de son regard.
L’ombre est la sentence de la lumière.
L’exil du regard celle de l’entrelacement des êtres.

Il regarde par delà le regard.
Elle le regarde se perdre ailleurs.
Dérive de continent dans l'oxymore de la lumière.
Heurt de clartés.


L’amour est à réespérer.

16 janvier 2008

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Elle ne sait plus exactement, personnage ou femme, quel corps elle habite. Elle a perdu le fil de son propre cours, et ne parvient plus ni à s’inventer, ni à se deviner. Elle dépend de lui… de sa voix toute entière posée sur son existence comme un ciel d’orage qui enferme et renoue, un toit lourd et abstrait, sous lequel un beau jour elle a accepté de vivre, sans savoir pourquoi, comment, lui, eux.
Ils n’ont jamais parlé d’avenir, ni créé de rêve sur le coin d’un oreiller, ils ont vécu comme des enfants, portés par un fleuve sans choix ni engagement, le flux des sans serment.
Ses songes à elle naissent du silence et de la nuit, au pied des livres et des mots, ou bien… quand elle se prend à le regarder dormir, se demandant ce que ce corps déposé près du sien comme une évidence, a à lui dire de son destin ou de sa liberté.

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13 janvier 2008

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Porter des oeufs de myrre, dans lesquels enfouir leurs cadavres...
Ils en étaient là, de leur souvenance et de leur oeuvre.

Héritière d'elle-même, telle le Phoenix, la mémoire se débrouille de ses dépouilles.

12 janvier 2008

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Ils avaient convenu de se donner nus.
Que l'autre devienne un autre soi.

Il n’y avait qu’un pas pour que
L'un devienne la solitude de l’autre.

12 janvier 2008

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Elle ne savait pas Ne pas être seule.
C'était sa manière d'accompagner le monde.

9 janvier 2008

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Traces


La vie aurait pu se passer de mots.
Pourtant, la feuille entre son crane et le monde, lui disait de poursuivre.
La trace d'écrire.

9 janvier 2008

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Le monde entrait de moins en moins dans leur chambre.
Les mots pour le décrire avaient fini par le remplacer.
Ils étaient tendrement aveuglés par l'illusion de le contenir, l'ébaucher, le composer, l'excéder.
Empiètement. Trompe l'oeil de décombres. Renoncement.
Le monde entrait de moins en moins dans leur chambre.

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